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Le diabète, en quoi ça me concerne ?

Par votre pharmacien
Le diabète, en quoi ça me concerne ?

Le glucose est un carburant majeur de nos cellules. Cette petite molécule, à l’origine même d’une contraction musculaire, ou du bon fonctionnement de nos neurones est pourtant directement associée au diagnostic du diabète sucré. Et pour cause, pour être utilisable, il est essentiel que le glucose passe de notre sang à nos cellules. Passage qui, chez une personne diabétique, se fait mal, très mal voire plus du tout.

Deux types de diabète sont principalement rencontrés : le diabète de type I, ou diabète insulino-dépendant (10% des cas de diabète), et le diabète de type 2, qui représente la majorité des cas de diabètes (90%).

Alors que le diabète de type I est une maladie auto-immune dont la découverte se fait souvent dans l’enfance ou chez le jeune adulte, le diabète de type 2 est une maladie de civilisation. En cela, bien que des facteurs génétiques puissent favoriser son apparition, le diabète de type 2 est directement lié à notre mode de vie, ce qui en fait une maladie évitable. Et pourtant, les chiffres sont sans appel : la prévalence de la maladie augmente chaque année et touche de plus en plus de jeunes.

Ainsi, en 2021, 537 millions de personnes étaient atteintes de diabète dans le monde, contre 463 millions en 2019, soit une augmentation de 74 millions en 2 ans. La France, quant à elle, observait plus de 4.5 millions de personnes atteintes de diabète en 2019, dont 1 million de personnes s’ignorant diabétiques.

Comment devient-on diabétique ?

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de glucose dans le sang ou hyperglycémie. La maladie est avérée si la glycémie (mesure du taux de glucose sanguin) à jeun, est égale ou supérieure à 1,26 g/l de sang lors de deux dosages consécutifs.

Une glycémie est dite normale entre 0,7g/l et 1,10g/l.

L’insuline est l’hormone permettant le passage du glucose du sang vers la cellule. La mise en place du diabète est directement liée à la capacité de l’insuline à réguler la glycémie.

Il est important de souligner qu’un diabète de type 2 met des années à s’installer. Deux états le précèdent : l’insulinorésistance et le pré-diabète.

L’insulinorésistance est la première phase de mise en place de la pathologie : il s’agit d’une sensibilité diminuée de nos tissus à l’insuline : celle-ci peut notamment s’expliquer par un excès de graisse viscérale, c’est-à-dire la graisse localisée au niveau abdominal autour des organes internes.

La réponse à l’insuline étant alors amoindrie, le pancréas doit produire davantage d’insuline.

À ce stade, la glycémie reste inchangée, ce qui fait de l’insulinorésistance un état particulièrement insidieux.

À force de sollicitations, le pancréas se fatigue et ne parvient plus à sécréter suffisamment d’insuline. La glycémie à jeun commence doucement à s’élever, c’est le pré-diabète. On parle de pré-diabète lorsque la glycémie se situe entre 1,10 et 1,25 g/l.

Bien que significatif d’une avancée vers la maladie, cet état est encore réversible.

Les deux phases précédant la maladie sont asymptomatiques, et bien souvent le diabète lui-même évolue en silence. Ainsi, le diagnostic est souvent fait par hasard, à l’occasion d’une analyse de sang, ou lors d’un dépistage du diabète.

Des symptômes peuvent toutefois se manifester et doivent vous alerter : fatigue, augmentation de la soif et du besoin d’uriner, perte de poids inexpliquée alors que l’appétit augmente, vision trouble, infections plus fréquentes, mauvaise cicatrisation.

De l’importance d’une bonne hygiène de vie.

Éviter l’apparition de la maladie passe nécessairement par un mode de vie équilibré. Pas de miracle ici, mangez sain et bougez ! Pas besoin de régime drastique ou de sport à foison, on peut manger sain et se faire plaisir tout comme on peut bouger en restant motivé. Cet équilibre de vie est d’ailleurs source d’une meilleure forme physique et psychologique :

  • Une alimentation saine :
  • C’est une alimentation variée, et riche en produits de qualité : des fruits et légumes frais tous les jours (bio si possible), des matières grasses sources d’oméga 3 (huiles de colza, noix ou lin) et 9 (huile d’olive), des sources de glucides non raffinés (céréales complètes), des protéines diversifiées (pensez notamment aux petits poissons gras et aux légumineuses), des noix, des graines, des épices et aromates… et si vous ignorez comment les cuisiner, internet regorge d’idées !

Voici quelques liens pour vous lancer :

https://www.mangerbouger.fr/manger-mieux/la-fabrique-a-menus/

https://www.lesfruitsetlegumesfrais.com/

  • Évitez particulièrement les sodas, boissons sucrées et aliments ultra-transformés, véritables désastres de nos sociétés industrielles. Préférez le fait-maison. Le temps que vous passerez à prendre soin de vous ne sera jamais du temps perdu !
  • Diminuez l’index glycémique de votre alimentation :

Tous les glucides (glucose, saccharose, fructose, amidon etc…) entraînent une élévation de la glycémie dans les minutes suivant leur absorption. Ce qui varie, c’est leur index glycémique, c’est-à-dire, leur capacité à élever la glycémie après un repas. Plus l’index glycémique est élevé, plus le pancréas sera sollicité pour produire de l’insuline. Ainsi, sur le long-terme, une alimentation à index glycémique élevée peut concourir à une perte de sensibilité à l’insuline. Il existe de nombreux tableaux d’index glycémiques, en voici un :

https://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/le-potentiel-sante-des-aliments/index-et-charge-glycemiques/tableau-des-index-glycemiques

Mais attention, c’est bien l’index glycémique de l’ensemble de votre repas qu’il vous faut prendre en compte, et non celui de chaque aliment isolé ! Pas question de supprimer de votre alimentation tous les aliments à index glycémique élevé, là encore, c’est une question d’équilibre.

  • Apprenez ! N’hésitez pas à demander de l’aide, des spécialistes de la nutrition existent partout, et nous en faisons partie !

  • Une activité physique au quotidien :

Il n’y a pas les sportifs d’un côté, et les non-sportifs de l’autre. Il vous faut trouver l’activité qui vous correspond. Sport solitaire ou de groupe, aquatique ou terrestre, en musique ou en silence etc…

Ne cherchez pas la performance, mais gardez le rythme qui vous convient. Et pensez toujours à vous hydrater suffisamment.

Un minimum de trente minutes par jour est recommandé, et si trente minutes vous font peur, pourquoi ne pas essayer deux fois 15 minutes ?

  • Testez-vous et renseignez-vous !

Mobilisez-vous durant les campagnes de dépistage (ou en dehors) : ce sont des moments importants d’échange où des professionnels sont à votre écoute pour répondre à toutes vos questions et vous orienter si besoin.

Notre pharmacie sera particulièrement ravie de vous accueillir !

Je suis diabétique, est-il trop tard pour agir ?

Absolument pas. Bien-vivre avec un diabète est tout à fait accessible. Un diabète peut parfaitement s’équilibrer et permettre un quotidien de qualité. Tous les conseils évoqués plus haut sont à prendre en compte. Si vous êtes en difficulté, parlez-en à votre médecin ou votre pharmacien. Des stages hospitaliers peuvent vous être proposés pour vous permettre de gérer au mieux la maladie.

Soyez à l’écoute des différents symptômes d’hyperglycémie (fatigue, soif, sensation de bouche sèche, vision floue) et d’hypoglycémie : sueur, pâleur, nausées, tremblements, palpitations, fourmillements autour de la bouche, vertiges. Ayez toujours sur vous de quoi vous resucrer. Il existe des sachets de glucose prêts à la consommation (exemple pomeol glucopulse), permettant d’élever rapidement la glycémie.

Il est important de connaître vos objectifs de glycémie et d’hémoglobine glyquée. Cette dernière est le reflet de vos glycémies sur les trois derniers mois. Si dans la majorité des cas de diabète de type 2, elle doit être inférieure ou égale à 7%, sa valeur doit être individualisée et réévaluée régulièrement. Il est recommandé de la doser tous les trois mois, afin d’optimiser votre traitement.

Un bilan rénal et un bilan lipidique sont recommandés au moins une fois par an.

N’oubliez pas non plus que vous avez droit à des soins de podologie, des examens du fond d'œil, des examens bucco-dentaire et à un électrocardiogramme.

Pour conclure

Le diabète est une pathologie à évolution lente et à diagnostic tardif. Malgré des connaissances poussées sur la pathologie, celle-ci est en constante évolution. Elle touche chaque année un plus grand nombre de personnes, avec une proportion grandissante des plus jeunes.

Le diabète de type 2 correspond à 90% des cas de diabète. C’est pourtant celui que l’on pourrait éviter. Les risques d’un diabète non contrôlé sont nombreux : maladies cardio-vasculaires, infections sévères, cécité, dialyse, amputations. Les patients diabétiques doivent ré-apprendre à vivre, en surveillant constamment les signes d’un déséquilibre glycémique. Il est donc urgent de sensibiliser la population à une meilleure hygiène de vie, garante d’un mieux-vivre.